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293 pages • 2023
23.00 € TTC
Après La Route du Soi, récit d’un voyage initiatique à travers les montagnes et les âmes, Philippe reprend la route, ou plutôt, il la quitte.
Car dans La Soute du Roi, ce n’est plus seulement la route extérieure qui importe, mais ce qu’elle réveille à l’intérieur.
De l’Himalaya aux rizières du Bangladesh, de l’Inde parcourue à moto jusqu’aux profondeurs de l’océan Indien, l’auteur poursuit sa quête de vérité, d’intensité et de liberté.
Chaque étape devient un rite de passage : franchir des frontières réelles pour en abattre d’invisibles, défier la mort pour sentir la vie, aimer pour comprendre ce qu’est vraiment être vivant.
Des pistes poussiéreuses du Népal à la moiteur de Dacca, des nuits folles en Inde aux silences sous-marins de la plongée, Philippe raconte, sans filtre, mais avec une maturité nouvelle, ce que la route lui a appris : que le Roi qu’il cherchait à couronner n’était autre que lui-même, enfoui dans la soute.
Mariage sous l’eau, traversée d’un océan sur un vieux rafiot en bois, initiation à la plongée professionnelle… tout ici devient symbole d’une descente en soi.
Ce livre est à la fois un carnet de route et une plongée mystique, un cri d’homme libre et une prière à la vie.
Mais La Soute du Roi n’est pas qu’une suite : c’est une mue.
Le voyage n’y est plus simple décor d’aventures, mais miroir du monde intérieur.
Chaque pays traversé devient le reflet d’un état d’âme : la poussière du Bangladesh, la confusion de l’Inde, la pureté des profondeurs marines.
Entre rencontres humaines, épreuves, passions et révélations, ce récit montre comment, en perdant tout repère, on finit par retrouver l’essentiel.
C’est un voyage vers le dépouillement, vers la vérité nue, où l’homme apprend que pour toucher le divin, il faut d’abord descendre dans la soute — celle de ses peurs, de ses blessures, de ses désirs, de ses rêves brisés.
Car c’est là, dans les fonds de l’âme, que dort le Roi : le Soi véritable, l’être libre et souverain qui ne demande qu’à régner à nouveau.

Le bleu devient infini. Tout s’efface : le bruit, le temps, le monde.
Et soudain, il est là. Un géant venu d’un autre âge, glissant dans la lumière avec la lenteur d’un rêve.
Un requin-baleine. Je retiens mon souffle, non par peur, mais par respect.
C’est comme croiser Dieu sous la mer. Ses taches blanches dessinent un ciel d’étoiles mouvant, et chaque battement de sa nageoire semble faire vibrer la planète entière.
Je m’approche, doucement, minuscule. Nos regards ne se croisent pas, mais nos présences se reconnaissent.
Pendant quelques secondes, je ne suis plus un homme : je suis une particule du grand tout, avalée par l’immensité.
Quand il s’éloigne, paisible, avalé par le bleu profond, quelque chose en moi a changé.
Je viens de toucher le sacré, sans temple, sans mots, sans prêtre.

Je suis parti de la pension à Baharampur sur un pousse-pousse, sauf que c’était un homme-cheval qui m’a drivé jusqu’à un semblant de station de taxi.
Donné un morceau d’ongle pour le récompenser.
Suis monté ensuite dans un taxi des années -1469 avant JC, un increvable Peugeot avec des millions de kilomètres au compteur, pour aller jusqu’à une station de bus à Palasi, la ville suivante.
Réglé avec un morceau de mon t-shirt.
Bus ensuite jusqu’à Krishnanagar, la grande ville de la région, un bordel sans nom.
Le bus ultra plein, je ne sais même plus comment j’ai pu être assis tout du long.
Me suis levé plusieurs fois pour donner ma place à des femmes qui paraissaient avoir plusieurs centaines d’années, mais toutes refusaient et sont allées se plier à quelque part sous les sièges, et ont été avalées par le bus.
Des heures interminables.
Et dans ce mot il y a aussi le terme qui s’applique au mieux à ce trajet.

Nous descendons, lentement. Les bulles montent comme des offrandes vers la surface.
Autour de nous, le silence de l’océan devient cathédrale.
Pas de curé, pas de témoins, pas de robe. Juste la mer et deux âmes qui se disent OUI, à douze mètres de fond.
Je lui passe un coquillage au doigt, symbole d’union éternelle. Elle rit dans son détendeur, un rire de bulles argentées.
Je la regarde, suspendue dans la lumière bleutée, et je me dis que c’est ici que commence la vraie vie — celle qui ne dépend ni des mots ni des promesses, mais du souffle.
Quand nous remontons, le soleil nous éclaire comme s’il bénissait notre folie.
Nous sortons de l’eau transformés.
Unis. Purifiés. Et libres.
What if your real life began the day you stopped pretending?
Free your true self… and finally become unstoppable.
Stop surviving and start truly vibing.